Parce que je suis régulièrement sollicitée pour des conseils sur le développement de l’enfant, ou comment accompagner ses enfants en comprenant leur développement… Des fois j’entends « c’est bien joli ce que tu dis, mais c’est facile pour toi. »

Non.

Là où je suis avantagée, c’est qu’effectivement avec ma formation initiale d’éducateur de jeunes enfants j’ai été largement sensibilisée au développement de l’enfant et à l’intérêt de le comprendre pour l’accompagner. Cela ma donné envie d’aller creuser plus loin car les apports que j’ai eu en formation initiale n’étaient pas suffisants. Et aujourd’hui, oui, passionnée par le sujet je creuse toujours et essaye de rester le plus possible renseignée sur les dernières théories, etc.

Mais Non. Ce n’est pas facile pour moi au quotidien. Avec les enfants des autres dans le cadre du travail, c’est tellement simple. Même si ça use un bout d’énergie quand même. Avec mes propres enfants, je ne suis pas sollicitée de la même manière, et il ne se joue pas la même relation.

Comme toutes les mamans, il y a des moments où je galère, des moments où je craque, des moments où je m’en veux, des moments où je ne sais pas quoi faire pour désamorcer une situation, des moments où j’ai beau avoir plein de techniques et astuces je n’y pense pas sur le coup, des moments où je voudrai à tout prix me replonger dans un de mes bouquins référence pour trouver LA solution et sortir de la situation qui pose problème.

Oui j’ai beau savoir qu’il faut garder du temps pour soi, garder une dose d’énergie, de ne pas avoir ma pile tout à fait à plat pour pouvoir accompagner au mieux mes enfants, des fois la pile est quand même bien basse. Des fois ma ligne de patience est franchie. Des fois j’ai du mal à me dire OK je suis à la limite de la ligne rouge je vais dans ma chambre souffler un coup. OUI la plupart du temps c’est ce que je fais. Mais NON pas tout le temps. Et NON ça n’est pas facile.

Parce qu’écouter les émotions des enfants, parce que les accompagner ça prend du temps, de l’énergie. Oui je suis tellement persuadée du bien fondé que j’essaye de le faire au maximum. Et je culpabilise parfois encore plus quand je n’y arrive pas, en me disant que mon cerveau à moi est mature contrairement à celui des enfants et que je suis sensée maîtriser mes réactions. Et que je ne suis pas sensée laisser mes émotions atteindre une trop forte intensité sans en prendre conscience et agir pour faire baisser la pression émotionnelle.

Et ce n’est pas parce que je sais que eux ont encore à découvrir, apprendre, expérimenter, que je peux tout laisser passer non plus.

Oui c’est aussi épuisant pour moi que pour vous.

Et OUI je reste convaincue qu’y passer toute cette énergie, ça en vaut la peine.